Comment s’autoriser à créer : 8 idées reçues à chasser

S’autoriser à créer… Ces trois mots résonnent-ils en toi comme une évidence ou comme un défi ?
Beaucoup d’entre nous ont appris à admirer la créativité des autres sans jamais s’autoriser à développer la leur.
Nous nous sommes convaincues que créer était réservé à une élite. Que sans formation, sans talent particulier, sans conditions idéales, mieux valait s’abstenir.
Ces croyances nous maintiennent dans une posture passive. Nous consommons la créativité des autres au lieu de cultiver la nôtre.
Aujourd’hui, je t’invite à faire le ménage dans tes croyances. À chasser 8 idées reçues qui t’empêchent de te lancer, sans complexe, dans l’aventure créative.

S'autoriser à créer: surimpression

I. Pourquoi s’autoriser à créer

Tu as déjà entendu ces mots qui figent tout sur leur passage ? « Talent », « génie », « don »… Comme s’il fallait une permission céleste pour prendre un pinceau ou écrire quelques lignes !
Ces étiquettes nous enferment dans une vision bien trop étroite de nous-mêmes.
Elles nous font croire qu’il y aurait deux catégories d’êtres humains : les « créatifs » et les autres. Quelle belle erreur !

1.Tu es déjà créative au quotidien

Nous portons tous en nous cette façon particulière de voir le monde, de le ressentir, de l’interpréter. Tu n’as pas besoin d’être « artiste » pour poser un geste artistique. Tu n’as pas besoin d’être « écrivain » pour laisser couler tes mots sur le papier.
En fait, tu utilises déjà cette créativité au quotidien en :

  • composant ton espace à ta façon
  • trouvant les mots justes pour consoler quelqu’un
  • inventant des solutions inattendues face aux problèmes
  • organisant tes journées selon tes priorités
  • choisissant les cadeaux qui font plaisir, etc.

Plus tu prends conscience de cette créativité quotidienne, plus s’autoriser à créer te semble naturel et accessible.
Il ne s’agit pas forcément de révolutionner ta vie ou de tout plaquer pour ton art. Non. Il s’agit simplement de faire une petite place à cette énergie qui se manifeste en toi.

S'autoriser à créer: un land-art en spirale

2.Tu écoutes la part vivante en toi

Cette prise de conscience ouvre une porte précieuse.
D’ailleurs, ce que les personnes regrettent au bilan de leur vie n’est jamais lié au gain, au matériel.
Que regrettent-elles ? De ne pas avoir assez aimé, exprimé, créé.
En somme, de ne pas avoir tissé assez de souvenirs qui touchent et ni laisser une trace authentique.
Autrement dit, s’autoriser à créer, c’est prendre la responsabilité de cette part vivante de toi.
C’est décider que :

  • ton regard sur le monde mérite d’exister
  • tes émotions méritent de prendre forme
  • ton univers intérieur a le droit de s’épanouir

Alors, pourquoi attendre une permission qui ne viendra jamais ? La seule autorisation dont tu as besoin, c’est la tienne.
Ta créativité n’attend qu’une chose : que tu lui ouvres la porte.
Pour t’y aider pleinement, voici les huit idées reçues qui pourraient encore te freiner.
Prends le temps de réfléchir à celle qui résonne le plus en toi.

II. Le faux prétexte du bon moment pour créer

Tu connais certainement ce fameux « plus tard » qui revient sans cesse : « Quand j’aurai le temps.» « Quand les enfants seront grands. » « Après cette échéance au travail. » « À la retraite…. »

Lorsque j’étais enseignante, je me promettais toujours de créer pendant les vacances. « Cette fois, c’est sûr, j’aurai enfin le temps ! »
Mais les vacances arrivaient et je ne produisais rien, ou presque. J’ai fini par comprendre que j’attendais un moment qui n’arriverait jamais.

Tu peux acheter le plus beau matériel, installer l’atelier de rêve, planifier la semaine parfaite… Les conditions nécessaires ne sont jamais réunies.
Sache une chose : ce moment absolu que tu attends n’existe pas. Le moment idéal, c’est celui que tu choisis de saisir. Il n’existe que maintenant, avec ses imperfections, ses contraintes, sa beauté chaotique.
Ta créativité ne demande pas la perfection des circonstances mais juste ta présence, ton attention, ta permission de naître.

III. La croyance qu’il faut être totalement prête pour s’autoriser à créer

« Je ne suis pas assez préparée. » « Il me manque des connaissances. » « Je ne maîtrise pas assez la technique. »
Cette voix qui te retient a l’air de te protéger. En réalité, elle t’éloigne de ton élan naturel.

Cela fait des années que je rêvais de faire du théâtre d’impro. Cette liberté créative, cette joie du jeu, cet esprit d’équipe… tout m’attirait !
Je savais que mon expérience de plasticienne – exploration de l’espace, des volumes, du corps – pourrait m’aider.
Mais créer en direct devant des gens, quel défi !
Lassée d’attendre de me sentir vraiment prête, j’ai fini par sauter le pas.
Aujourd’hui, je suis fière d’avoir eu cette audace. Cet univers de joie collective distille en moi confiance et courage pour oser encore davantage.

Tu as tout ce qu’il te faut pour commencer. Tes sens, ta curiosité, ton regard unique sur le monde.
La préparation parfaite est un mirage qui t’empêche d’avancer.
Alors fais confiance à ton intuition. Elle en sait plus que tu ne le crois. Cette impulsion qui te pousse vers tel geste, telle pratique, tel processus est l’expression même de ton intelligence créative.
L’apprentissage se fait en créant : chaque geste t’enseigne quelque chose. Chaque « erreur » t’ouvre une voie nouvelle.
Développer sa créativité est un jeu d’enfant ! Il suffit de s’y mettre !

S'autoriser à créer: une femme photographe

IV. Le sentiment de ne pas être légitime pour créer

On s’entend parfois dire « Qui suis-je pour créer ? » « D’autres font tellement mieux que moi. » « Je n’ai pas étudié, je n’ai pas le niveau. »
Cette petite voix insidieuse te fait croire que la créativité est un territoire réservé où tu n’aurais pas ta place.
Je ne sais pourquoi, quand j’ai commencé l’aïkido, quelqu’un m’a dit « Ce n’est pas pour toi ! » Ma ténacité m’a pourtant menée au 2e dan en moins de 4 ans !

Ta sensibilité, ta façon de voir, tes émotions… personne d’autre ne les a.
Ta légitimité ne vient pas d’un diplôme ou d’une reconnaissance extérieure. Elle vient de cette étincelle qui t’habite.
Le vrai défi n’est pas d’avoir du talent, mais de s’autoriser à créer sans attendre la validation des autres.
Tu n’as besoin d’aucune validation pour dessiner, écrire, chanter, sculpter. Tu as juste besoin de dire « oui » à cette part de toi qui demande à s’exprimer.

V. L’illusion qu’il est trop tard pour commencer à créer

« Je suis trop vieille », « J’aurais dû commencer plus jeune »…
Vraiment ? Est-il trop tard pour vivre pleinement, pour profiter de ce qui bouillonne en toi ?
Chaque âge apporte sa richesse créative. Ta maturité, tes expériences, ton regard affûté par la vie… tout cela nourrit ton expression de façon unique.
Commencer « tard » peut même être un atout car ton potentiel créatif ne vieillit pas, il t’attend patiemment.
Le bon moment pour libérer ta créativité est donc maintenant !

VI. La peur de ne pas être assez douée pour s’autoriser à créer

C’est trop difficile », « Je suis nulle », « Je n’ai pas le don », « Ça ne ressemble à rien »…
Cette voix critique qui commente chacun de tes gestes, tu peux la rassurer. Parle-lui comme à un enfant qui découvre le monde.
Souvent je m’adresse à moi-même comme je parlais à mes anciens collégiens : « Teste ceci. » « Vas-y par étape. » « Ose. » « Ne juge pas trop vite. »

Tu te crois incapable ? Ça ne durera pas. C’est en créant que tu apprends, en te trompant que tu progresses.
La confiance se bâtit. Parle-toi avec la même bienveillance qu’à un enfant.
Tes « lacunes », tes « défauts » créatifs sont peut-être tes plus belles singularités. N’exige pas de résultats immédiats.

S'autoriser à créer en atelier

VII. Le piège du tout ou rien en création

« Si je ne suis pas la meilleure, autant arrêter. » « Si je ne peux pas en faire mon métier, à quoi bon ? » « Si ce n’est pas parfait, ça ne vaut rien. »
Cette logique du perfectionnisme et de la compétition constante t’éloigne de l’essence même de la créativité.

Mais pourquoi te priver d’une activité créative qui te procure du plaisir ? Pourquoi ne pas te donner la permission d’oser sans complexe ? D’avancer à ton rythme sans te mettre en compétition avec d’autres et sans te fixer un but « inatteignable » ?
Ta créativité n’est pas une course. Elle mérite d’exister pour elle-même, pas pour prouver quelque chose aux autres ou à toi-même.
Elle est ton espace de liberté personnelle où tu peux explorer, jouer, découvrir.
Un lieu où tu retrouves le plaisir simple de créer avec tes mains, ton cœur, ton intuition.
Cette expression libre que tu cherches ne demande pas de classement. Elle demande juste ta présence authentique.

VIII. La crainte du ridicule qui bloque l’élan créatif

« Qu’est-ce qu’ils vont dire ? » « J’ai peur qu’on se moque. » « Je vais être ridicule. »
En grandissant, pour éviter le rejet, le jugement, on se fond dans la masse. On apprend à cacher tout ce qui nous distingue et progressivement, on s’éloigne de ce qui nous rend unique.

Pendant des années, j’ai cherché à maîtriser parfaitement la technique.
Puis j’ai découvert des artistes connectés à leur instinct.
Il m’a fallu du temps pour m’autoriser à déconstruire mes apprentissages académiques.
Aujourd’hui, je choisis le geste sensible et imparfait plutôt que la technicité et la performance.
Cette liberté de créer selon mes propres règles m’apporte une joie incomparable.
S’autoriser à créer demande ce courage d’assumer sa différence plutôt que de se conformer.


Ta différence, c’est ta singularité, ton trésor créatif. Cette façon particulière que tu as de voir, de ressentir, d’interpréter est exactement ce qui manque au monde.
Crée d’abord pour toi, dans ton cocon. Laisse cette pratique t’apprivoiser puis observe ce qui te fait vibrer.
Crée naturellement, sans forcer ton originalité.

IX. L’idée que créer ne sert à rien

« À quoi bon, ça ne changera rien ! » « C’est du temps perdu. » « Ça n’a aucune utilité. »
Si, ça change tout. Pour toi, déjà.
Il n’y a pas de grande ou de petite créativité. Il y a juste cette source qui te nourrit quand tu en prends soin.
Cette paix qui s’installe quand tu crées. Cette connexion profonde avec toi-même.
Créer, c’est cultiver ta joie intérieure. C’est nourrir cette partie de toi qui a besoin de beauté, d’expression, de sens.
Ce voyage créatif personnel irrigue tous les aspects de ta vie. Il change ta façon de voir, de ressentir, d’habiter le monde.

S'autoriser à créer : atelier et motifs-floraux

Ta créativité t’attend

Ces 8 idées reçues ont peut-être longtemps gouverné tes choix.
Aujourd’hui, tu peux décider de les remercier pour leur protection et les laisser partir.
S’autoriser à créer reste un choix personnel que tu renouvelles chaque jour.
Ainsi, ta créativité n’attend qu’un signe de toi, une permission que tu te donnes pour honorer tes rêves.
L’essentiel n’est pas dans le résultat, mais dans ce moment précieux où tu te reconnectes à ton élan créatif naturel.

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16 réflexions sur “Comment s’autoriser à créer : 8 idées reçues à chasser”

  1. J’adore ce billet qui remet les pendules à l’heure : « créer » n’a pas besoin d’autorisation, juste d’un geste. Le point sur « La croyance qu’il faut être totalement prête pour s’autoriser à créer » m’a particulièrement parlé. Merci de chasser ces idées reçues avec lucidité et douceur : ça donne envie de poser ses mains sur le monde et de faire jaillir ce qui dort.

    1. Merci Miren. Je pense qu’il y a un parallèle à faire avec les langues: combien de personnes n’osent pas parler une langue étrangère dans un pays par peur de se tromper?

  2. Merci Sylvie pour ce texte qui agit presque comme une autorisation immédiate de créer. Pour ma part, c’est surtout la peur de ne pas être assez douée et ne pas trouver le bon moment, bien sûr, qui me bloquent…

    1. Merci Sylvie pour cet article très inspirant….
      Tu démontres bien à quel point beaucoup de freins à la création ne sont que des idées reçues qu’on traîne sans les questionner…. je m’y retrouve complètement. Ce que tu écris me rappelle que la seule autorisation valable, c’est celle qu’on se donne à soi-même 💯 Merci !

      1. Merci pour ton commentaire, Asma. J’ai souvent un pincement au cœur lorsque j’entends des personnes juger si durement ce qu’elle créent. C’est une manière de renier ce qu’elle ont de plus beau: leur engouement, leurs envies, leur joie…

    2. Merci pour ton retour, Laura. La raison pour laquelle je me suis spécialisée dans les arts populaires est justement pour aider les personnes qui ont du mal à croire en leur valeur créative. Il s’agit d’opérer en soi un véritable retour à nos sensations d’enfant: renouer avec notre curiosité naturelle et cette joie de la découverte et de l’instant présent.

  3. J’ai grandi dans un environnement « scientifique » alors autant dire que la création n’avait pas sa place. Je reconnais toutes ses croyances que j’ai longtemps eu : « ça ne sert à rien », « tu te ridiculises », « tu n’auras pas le temps de finir », et j’en passe.
    Heureusement, je me suis un jour fait confiance et j’ai décidé de ne plus écouter. Peut être que si je n’étais pas une artiste, j’avais quand même le pouvoir de créer ce que je voulais ? C’est ce qu’il s’est passé avec mon podcast et toutes les créations derrière pour en faire la promotion.
    Je me suis découverte une fibre que je ne pensais pas avoir.

    Merci Sylvie pour ces conseils qui sont un premier pas pour nous aider à sortir de nos croyances vis à vis de la création.

    1. Merci Sandra, ton message me touche particulièrement. J’entends là une forme d’amputation créative due à une segmentation entre les domaines: scientifique / artistique. Je trouve cela tellement dommage!
      Heureuse de voir que tu as renoué avec cette part créative qui te constitue naturellement et complètement!

  4. Merci Sylvie pour cet article libérateur 🙏. J’aime beaucoup ton rappel que la créativité n’a pas besoin de permission extérieure, juste de notre “oui” intérieur.

    1. Merci Édouard. Ton commentaire me donne l’envie de réaliser une vidéo sur une journée pour prouver à quel point notre créativité est sollicitée même quand on a une activité éloignée du domaine artistique ou artisanal.

  5. Cet article résonne tout à fait avec ma façon de voir la vie, la création fait partie de notre quotidien ! Pas besoin d’être artiste pour créer. La création libère, ouvre les esprits et nous permet de créer la vie que l’on mérite. Merci pour ce bel article.

    1. Merci pour ce retour, Caro. Je pense effectivement que toute personne peut entendre qu’il n’est pas besoin d’être artiste pour créer mais la difficulté reste celle de ce que l’on s’autorise ou ce que l’on valide chez soi ou pas… Reconnaître nos croyances limitantes est une première étape vers ce travail de dénouement.

  6. Merci Sylvie pour ton texte qui résonne particulièrement en moi dans cette phase de vie où je m’autorise enfin à être créative et à créer. J’ai pris rendez-vous cette année avec ma plume. L’écriture m’accompagne comme un espace précieux de liberté et d’expression. L’année prochaine, j’espère passer aux pinceaux, pour donner encore plus de couleurs et de formes à ce que je porte en moi, et ainsi intégrer pleinement tes conseils.

    Ton rappel que l’essentiel se trouve dans le chemin, dans ce moment où l’on se reconnecte à son élan créatif naturel, m’encourage profondément.

    Merci pour toutes les graines d’inspiration que tu sèmes🌱.

    1. Bravo Fabienne! Heureuse d’entendre toutes ces actions réelles ou en perspective! Je connais ta détermination: il suffit juste de ne pas mettre de tension pour attendre des résultats afin de pouvoir créer avec toute la légèreté que tu mérites!

  7. « S’autoriser à créer », voilà bien une idée qui me parle ! Dès l’enfance, j’ai éprouvé le besoin de créer. Besoin contrarié par un environnement qui me disait : « Fais tes preuves d’abord ». Tes preuves de quoi ? Voilà bien une injonction qui n’avait aucun sens ! Et qui m’aura fait perdre des années en terme d’estime de soi. Merci pour ton article qui remet les choses à leur place, et oui : autorisons-nous ce que d’autres s’interdisent, et voudraient nous interdire.

    1. Merci pour ce beau témoignage, Denis. En effet, il est difficile de constater à quel point, sous prétexte d’éducation, notre créativité nous est bloquée dès le plus jeune âge…

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