Peut-on transformer sa pratique artistique grâce à une simple lecture ?
Certains livres nous marquent à vie. Ils révèlent des possibles insoupçonnés, métamorphosent notre façon d’être et de créer. Pour moi, trois ouvrages ont bouleversé ma pratique créative.
Ces livres ne parlent pas tous d’art au sens strict, pourtant, chacun m’a ouvert une voie créative inattendue.
Comment un portrait dessiné peut-il devenir acte de vérité ? Pourquoi nos contradictions nourrissent-elles notre richesse créative ? De quelle manière le corps et la spiritualité influencent-ils l’art ?
Voici comment ces découvertes ont façonné Rêve Debout et mon engagement pour les arts populaires japonais.
Cet article participe à l’événement inter-blogueurs « Les 3 livres qui ont changé ma vie » du site Des Livres Pour Changer de Vie. Ce site regorge de références inspirantes, et l’un de mes articles préférés est Quel livre sur la créativité choisir ? Trois résumés de livres et avis.
I.Le Portrait de Edmond Baudouin
Pourquoi cette bande dessinée a-t-elle transformé ma démarche artistique ?
J’avais 17 ans quand j’ai rencontré Edmond Baudouin. Lycéenne, j’aidais un professeur au bon déroulement du festival de BD d’Orange. Les échanges entre l’auteur et ses lecteurs m’ont ouvert les yeux. J’ai découvert les subtilités de la création d’un genre que je connaissais mal: la bande dessinée.
Comment jouer sur le rapport texte-image ? Comment stimuler l’imaginaire du lecteur ?
Puis j’ai ouvert une de ses œuvres: une image m’a littéralement éblouie par l’irradiation de soleil! Cette lumière m’a saisie instantanément, simplement par le contraste de l’encre noire et de la feuille blanche!
Je ne me souviens plus du titre exact mais cette révélation visuelle reste gravée.
Aujourd’hui, ce moment résonne avec ma pratique artistique. Les arts populaires que j’enseigne portent cette même recherche.
Comment une création simple peut-elle toucher si profondément ? Comment transformer un processus artistique en expérience spirituelle ?
Une BD autobiographique ?
Edmond Baudouin figure parmi les pionniers de la bande dessinée d’auteur en France. Son approche intime et introspective révolutionne le genre.
« Le Portrait » synthétise parfaitement ses obsessions créatives : l’art, le doute, l’introspection, l’émotion à vif.
Que raconte cette B.D. ? Un peintre, fasciné par une jeune femme, tente inlassablement de saisir son essence sur la toile. Mais sa personnalité demeure mystérieuse. Comment restituer un portrait authentique quand le modèle échappe sans cesse ?
Cette quête artistique devient le cœur du récit. Baudouin explore la relation complexe entre créateur et modèle. Il questionne l’inspiration, la création, parfois l’échec.
La bande dessinée dévoile des thèmes universels. Le regard de l’artiste, l’idéalisation du sujet, la frustration créatrice. Autant de questionnements qui touchent tout créateur dans sa pratique artistique.
Un Style graphique et narratif lié à la culture japonaise
Edmond Baudoin est particulièrement apprécié au Japon pour plusieurs raisons :
Simplicité, sobriété et expressivité gestuelle : l’artiste dessine à l’encre de Chine. Cette approche rappelle naturellement les techniques japonaises d’encre sumi-e, où la force du trait et le minimalisme sont essentiels.
Son style est à la fois simple, spontané, et suggestif :
- Forme nouvelle de narration graphique : Baudoin est reconnu comme l’un des pionniers de la bande dessinée autobiographique. Cette sincérité et cette approche introspective, est également très présente dans les mangas seinen ou alternatifs. Cela explique son succès critique auprès de lecteurs et créateurs japonais.
- Économie du dessin et place du vide : l’art japonais traditionnel valorise le vide, l’asymétrie et la suggestion. La poésie visuelle d’Edmond Baudouin est très proche des principes esthétiques japonais : elle joue sur l’épure, le silence, les compositions ouvertes.
- Dimension méditative et introspective : le dessinateur sait adapter son récit et sa narration graphique au format japonais. Les séquences y sont plus silencieuses et contemplatives. Le temps s’étire, les émotions sont suggérées par le geste plutôt qu’explicitées par les mots. On retrouve très fortement ces caractéristiques dans le manga : l’importance des ambiances, du geste et du regard.
En quoi Le Portait de Baudoin a transformé ma pratique artistique
Pour Baudoin, réaliser un portrait devient un acte sincère. Il tente de saisir l’épaisseur de l’autre, ou de lui-même en montrant ses doutes et sa sensibilité.
Son approche a transformé ma façon de voir la création en laissant place au tremblé, à l’inachevé, au processus en train de se faire.
Cette posture d’accueil irrigue aujourd’hui ma propre création ainsi que mes ateliers et mes retraites. Je cherche à capter des fragments sincères de vie. Sans fard, sans perfectionnisme.
Mes explorations du quotidien s’accordent parfaitement à cette philosophie du sensible. Écrire un vidéo-poème, un texte autobiographique, peindre à partir de sa maladresse… Chaque pratique créative honore cette même vérité, ma vulnérabilité.
II.Portraits sociologiques – Dispositions et variations individuelles de Bernard Lahire
Une œuvre majeure sur la complexité des comportements
Publié en 2002, ce livre est une œuvre majeure qui explore la complexité des comportements. Bernard Lahire analyse, à travers une approche empirique détaillée, les attitudes des individus.
Sa méthode est fondée sur les portraits sociologiques. Il mène des entretiens approfondis et répétés avec des personnes aux trajectoires variées.
Chaque aspect de leur existence devient matière à analyse : vie quotidienne, famille, école, loisirs, santé, goûts, etc.
Cette étude transforme notre compréhension des comportements individuels.
Lahire démontre que nous ne possédons pas un caractère unique et figé. En effet, nos dispositions se forment par couches successives, selon nos expériences diverses. Elles s’activent différemment selon les contextes que nous traversons. Ces multiples facteurs expliquent nos contradictions apparentes et notre richesse comportementale.
Comment cette analyse sociologique a changé ma pratique artistique
Une méthode d’approche des personnes et des lieux
La lecture de Lahire a grandement agi sur ma façon d’aborder les personnes dans mon écriture documentaire.
Son approche plurielle m’inspire pour saisir la complexité de chaque vécu. Je m’intéresse aux détails infimes : expressions, rictus, gestes du quotidien. Ces fragments révèlent souvent plus que les grands discours.
Relativiser les contradictions apparentes
Lahire démontre que nos contradictions n’en sont pas vraiment selon les contextes.
Cette découverte a transformé ma façon d’écouter !
Quand j’interview quelqu’un, je ne cherche pas la cohérence parfaite. Quand je rencontre artistes et artisans, je cherche à comprendre comment ils en sont venus à créer. Pas seulement leur parcours linéaire, mais leurs multiples influences, leurs contradictions créatives, leurs contextes variés.
Ces variations révèlent en cela toute la richesse humaine.
Se reconnecter à soi pour libérer sa pratique artistique
Dans mes ateliers, je me sers de l’écriture sensorielle comme outil de reconnexion. L’objectif ? Que chacune se révèle à elle-même, sous ses multiples facettes. Cette reconnexion à soi libère la créativité spontanée.
Cette méthode inspirée de Lahire a contribué à libérer mon élan créatif.
Utiliser le récit de soi -ou toute démarche créative- d’après cette grille de lecture peut avoir plusieurs effets.
Elle permet de mieux se comprendre et comprendre les autres, sans juger ni simplifier les parcours de vie.
Elle m’a permis de « valider » mon parcours atypique, en apparence «dispersé». Je me suis ainsi autorisée à créer à partir de la variété de mes expériences, et cette approche créative a pris sens pour moi.
Cette posture a donné une valeur authentique à ma création.
III.Traverser les murs de Marina Abramović
Une autobiographie captivante
Marina Abramović figure parmi les artistes les plus marquantes de l’art contemporain.
Née en ex-Yougoslavie, elle réalise des performances artistiques où elle repousse toutes les limites.
Corps et spiritualité deviennent ses terrains d’exploration privilégiés.
Son autobiographie « Traverser les murs », éditée en 2017, reste le livre que j’ai le plus aimé.
Depuis, aucun ouvrage n’a détrôné celui-ci dans mon cœur de lectrice !
Ce qui m’a fascinée dans ce témoignage
Ce qui rend ce récit si captivant est d’abord, la trajectoire hors norme de cette artiste.
Marina Abramović parle de son ambition dévorante et de son absence presque totale de peur.
Elle dévoile les processus créatifs qui l’ont amenée à sa démarche artistique extrême.
Comment naît une performance ? Comment repousser ses limites physiques et mentales ? L’artiste explique tout avec une sincérité bouleversante.
J’ai adoré être plongée au cœur de la création !
L’apprentissage spirituel au service de sa pratique artistique
Son lien avec les moines tibétains m’a particulièrement touchée.
Elle montre comment cet apprentissage spirituel a nourri sa création artistique.
Cette fusion entre spiritualité et performance ouvre des perspectives créatives fascinantes.
Ce livre m’a véritablement initiée à l’art de la performance et au body art.
Des univers que je connaissais mal et qui ont élargi ma vision artistique.
L’art doit appartenir à tout le monde
En 2010, Marina Abramović réalise sa performance la plus célèbre au MOMA de New York: « The Artist is present » .
Le principe ? Rester assise, quasi immobile, six jours par semaine, sept heures par jour. La performance a duré 75 jours.
Face à elle, une chaise vide. Chaque visiteur pouvait s’installer et la regarder dans les yeux, en silence. « Papo, dit-elle, s’est fait tatouer le nombre 21 sur la main, en souvenir de ses vingt et une visites ! »
Pour moi, cette performance interroge la présence, le temps, l’échange entre artiste et public.
Mais elle révèle surtout ce qui unie les humains entre eux: la souffrance, l’espoir, l’amour.
Une visiteuse a écrit :
« J’entre sur la scène de la performance. Marina a la tête penchée. Je m’assieds en face d’elle. Elle relève la tête. Elle est comme ma sœur. Je souris. Elle sourit doucement. Nous nous regardons dans les yeux. Elle se met à pleurer. Je pleure. Je ne pense pas à ma vie, je ne pense qu’à la manière dont les gens qui se sont assis là ont affecté la sienne. Je veux lui adresser de l’amour. Je me rends compte qu’elle me donne un amour inconditionnel. »
Chrissie Iles
Les témoignages des participants révèlent l’intensité de cette expérience. Certains pleurent, d’autres méditent, tous repartent transformés.
Marina Abramović elle-même vit une révélation spirituelle :
« J’étais là pour tous ceux qui étaient là. On m’avait accordé une immense confiance –une confiance dont je n’osais pas abuser, en aucune manière. Des cœurs s’ouvraient à moi, et j’ouvrais mon cœur en échange, chaque fois […] Cette simple quantité d’amour, l’amour inconditionnel de parfaits inconnus, a été le sentiment le plus incroyable que j’ai jamais éprouvé […] J’ai commencé à être de plus en plus convaincue que l’art devait être la vie –il doit appartenir à tout le monde. J’avais le sentiment, plus puissant que jamais, que ce que j’avais créé avait un but.«
Ainsi cette performance dépasse l’art pour devenir expérience de vie pure.
Comment ce récit personnel a transformé ma manière d’aborder l’art
Le corps comme vecteur de transformation
Marina Abramović m’a ouvert à une dimension essentielle : le corps comme vecteur de transformation et de vérité.
Franchir les « murs » extérieurs ou intérieurs, c’est expérimenter l’audace et la présence à soi. Jusque dans la vulnérabilité !
Son enseignement m’a permis d’oser ralentir le processus créatif en laissant surgir la fragilité, l’écoute sensorielle.
Cette acceptation de ma sensibilité nourrit non seulement ma puissance créatrice mais enrichit aussi ma dimension spirituelle.
Ancrer sa pratique artistique dans un processus interne
La performeuse m’a enseigné la valeur de la lenteur et de l’attention.
Dans « The Artist is Present« , elle reste immobile durant des heures, consciente de chaque respiration, de chaque sensation.
Cette leçon de présence a transformé mon processus créatif.
J’ai découvert, avec elle, l’importance de rester en présence de mes gestes, de mon état intérieur, et de mes pensées. À l’écoute de ma respiration et de mes tensions.
J’observe les sensations qui naissent en moi et mène parfois de véritables méditations actives !
Trois révélations qui ont amplifié ma pratique artistique
Chacun de ces trois auteurs m’a offert une pièce essentielle de mon parcours artistique.
Edmond Baudouin m’a appris à accueillir la vulnérabilité comme force créatrice.
Il m’a transmis la liberté de faire, la manière habile et poétique de s’adapter.
Bernard Lahire a légitimé ma pluralité créative. Il m’a ouvert la voie à une écoute plus large de l’autre, une écoute de la complexité.
Marina Abramović m’a enseigné comment le corps et la spiritualité peuvent transformer l’acte créatif. Elle m’a révélé la puissance de la lenteur consciente et ses « méditations actives » inspirent ma pratique quotidienne.
Ces trois lectures convergent vers une même vérité : la création authentique naît de l’introspection assumée et du geste simple.
Elle réconcilie, pour ma part, art populaire et quête de sens. Cette approche honore mes valeurs de liberté et de joie créative.
Sur Rêve Debout, je propose cette vision singulière de l’art. Un laboratoire d’expérimentations où chacune explore sa pluralité créative. Où l’ordinaire devient matière artistique, où la spiritualité s’ancre dans l’instant présent.
Cette démarche invite à créer autrement, au service de la connaissance de soi et du partage. Car l’art transforme autant celui qui crée que celui qui reçoit.
Et toi, quelles lectures ont transformé ton regard créatif ?
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Merci pour ce partage. Je ne connais aucun de ses livres. Ils ont l’air très intéressant. Je me note les références.
Merci Olivia. L’autobiographie d’Abramović devrait certainement te séduire.
Merci pour ces partages! La démarche de Marina Abramovic me parle beaucoup! J’ai déjà eu l’occasion de m’assoir en silence face à des inconnus et ce qui se transmet sans se dire touche profondément.
Aussi dans quelque jours j’ouvre une nouvelle page de création dans un projet de recherche sur le lien au vivant, et pour ouvrir ce projet je vais démarrer par une quête de vision. C’est une tradition spirituelle ancestrale qui implique entre autre de se poser avec soi même en pleine nature, dans un endroit très délimité pour 4 jours et 4 nuits. Une pause profonde qui laisse place à ce qui a besoin d’émerger.
Wouah, quel beau témoignage, Flore! J’ai moi-même pratiqué le yoga des Vents du silence: une expérience époustouflante!
J’ai lu avec grand intérêt ce bel article ! Contrairement à Flore, ce dernier livre (celui de Marina Abramovic) est celui qui me parle le moins : Je suis davantage attiré par celui de Bernard Lahire, dont le thème me parle, et dont je partage instinctivement le discours. Merci pour ces belles découvertes !
Merci Denis! J’ai été surprise aussi que la thèse de Bernard Lahire ait autant marqué car, comme tu l’exprimes, il me semble que nous pouvons instinctivement sentir l’impact de nos dispositions et les variations qui agissent en nous…
Merci pour le partage de ces 3 livres. Le premier ne m’inspire pas vraiment, mais tu m’as donné envie de découvrir les deux autres. Je ne connaissais pas Marina Abramovic et je trouve incroyable ce qu’elle a fait, et surtout l’émotion que ça a fait naître face à des inconnus !
Merci Aurélia. Cette artiste a le don de nous remettre en question: que ce soit par le dénuement des moyens, la simplicité ou l’absence d’actions, la dangerosité de ses performances, elle ne nous laisse jamais indifférent.
Merci Sylvie pour ce beau partage. C’est fou comme certains livres peuvent profondément influencer le parcours de chacun. Comme quand tu racontes que, lorsque tu étais lycéenne, tu as été éblouie par une image d’Edmond Baudouin, toujours présente en toi même si tu ne te souviens plus du titre !
Ou alors le livre de Bernard Lahire qui ne parle pas d’art, mais de comportements sociologiques !
Concernant Marina Abramović, j’ai un peu du mal à saisir le sens artistique de sa performance au MOMA de New York (je dois être un peu trop terre-à-terre), mais j’ai trouvé incroyable qu’un simple regard puisse transmettre autant d’émotion entre deux inconnus.
Ces 3 livres aux sujets différents, mis ensemble, t’ont permis de créer un univers unique – le tien – et ça, c’est inspirant !
Merci pour la sincérité de ton message, Jonathan! Nous sommes impactés, je crois, par des choses qui parlent d’abord à nos sens, à notre instinct, aux émotions laissées par nos souvenirs. Je suis particulièrement touchée par les personnes, artistes, auteurs qui prêtent attention à ce qui les entoure. C’est le point commun à ces 3 auteurs.
Merci pour cet article généreux et rigoureux à la fois, qui me permet de mieux connaître et comprendre ta démarche d’artiste et de passeure. Et bien sûr merci d’enrichir ma culture avec ces trois idées de lecture 🙂 J’ai particulièrement envie de dévorer l’autobiographie de Marina Abramovic dont les performances montrent déjà le profond altruisme qui manque aujourd’hui.
Merci Eva! Je ne peux que t’encourager à ouvrir le récit d’Abramović. J’ai du volontairement reprendre les pages lues en amont pour ralentir ma lecture tant j’appréciais son enseignement…
Merci Sylvie pour cette plongée sensible dans ton univers. J’ai adoré la manière dont ces lectures nourrissent ta pratique et nous invitent, par ricochet, à enrichir la nôtre. Je testerai bien ces ouvrages maintenant.
Merci Laura! Je pense que le plus accessible est bien l’autobiographie d’Abramović. Elle réunit tout ce qu’on peut espérer d’un tel récit: aventure, tragédie, espoirs, actions, sagesse, culture etc…
Merci beaucoup pour cet article très enrichissant. Je ne connaissais pas du tout le livre de Lahire sur la complexité des comportements, et tu m’as vraiment donné envie de le lire. C’est passionnant de voir à quel point une lecture peut transformer notre manière de créer ou même de percevoir les autres…. Merci pour ce partage si riche !
Merci Asma! J’aime beaucoup découvrir comment les professionnels travaillent et dans le livre de Lahire, nous sommes véritablement au cœur de ses investigations. C’est passionnant!
Merci pour ce partage. Le livre qui me tente le plus est celui des portraits sociologiques de Bernard Lahire. Je le note dans ma liste 😉
Merci Patricia. Ce livre permet de relativiser sur les histoires et les récits de chacun. Il m’aide au quotidien à moins porter jugement sur les comportements des uns et des autres…
Wow, j’ai eu des frissons et même les larmes aux yeux en lisant ton descriptif sur le livre de Marina Abramovic !
ça résonne encore plus en moi que nous partageons les mêmes origines !
Je suis à la fois fascinée, intriguée et admirative. J’irai me renseigner sur le livre !
Merci Ana! Si l’émotion te submerge déjà, je n’ose imaginer celle qui t’envahira lorsque tu liras le livre! Heureusement Marina Abramović a aussi beaucoup d’humour: je me suis vue rire aux éclats plusieurs fois avec son récit !!
Pour nous, c’est la BD autobiographique, et surtout « La place du vide » qui nous parle ! En musique, trop peu de gens considèrent le silence comme une note de musique. Et pourtant (que serait AC/DC sans les silences dans les riffs!) ! Et c’est pareil dans toute forme d’art ! Laisser de la place au vide… pas si simple, mais tellement beau !