Art et Résilience : Transformer l’épreuve en Inspiration

Chacun d’entre nous porte en lui des histoires de résilience, nées de nos expériences personnelles ou de celles de nos proches. Comme toi, j’ai été confrontée à des épreuves qui m’ont poussée à puiser dans ma propre force intérieure. L’événement ‘Histoires de résilience’ du blog Psycho-Plume est l’occasion de te partager comment j’ai trouvé des sources de joie et de légèreté même dans les moments les plus sombres, des découvertes que j’espère inspirantes pour ta propre quête de résilience.

1.Surmonter une maladie chronique invalidante : la maladie de Lyme

À 30 ans, ma vie a été profondément perturbée par la maladie de Lyme, une affection sévère transmise par les tiques. Cette maladie, souvent méconnue, m’a confrontée à des douleurs constantes et un épuisement qui ont transformé chaque journée en combat. Elle a également affecté ma carrière d’enseignante, mettant à l’épreuve ma résilience et m’obligeant à reconsidérer ma manière de vivre et de travailler. Face à des symptômes divers et parfois minimisés par les professionnels de santé, j’ai dû développer une résilience psychologique pour continuer à lutter contre cette maladie imprévisible et éprouvante.

2.Stratégies Créatives pour Réinventer sa Vie

La traversée de la maladie de Lyme m’a contraint à revoir en profondeur mes approches de la vie et du bien-être. Voici quelques-unes des stratégies et des mentalités qui m’ont été cruciales pour naviguer à travers cette période sombre.

S’adapter avec créativité : l’art de vivre pleinement chaque jour

Au début, j’ai choisi l’isolement et gardé le silence sur mes douleurs et mes pensées sombres. Je pensais que cacher ma souffrance aiderait à protéger mes proches de mes propres tourments.
Progressivement, j’ai réduit mes activités habituelles -fini les cours de dessins, les sorties extérieures pour les lavis sur le motif, les soirées culturelles, etc – et limité mes interactions sociales. Les moments de plaisir pur qui peuplaient autrefois mon quotidien, sont devenus rares. Une des leçons les plus importantes que j’ai apprises a été de ne plus rien envisager ou prévoir à long terme, mais de vivre au jour le jour. La maladie de Lyme rendant l’avenir incertain, j’ai dû m’adapter avec beaucoup d’abnégation.

Profiter de l’instant présent : l’art de maintenir sa joie de vivre

L’un des enseignements les plus précieux que j’ai tirés de mon expérience avec la maladie de Lyme est l’importance de chérir les moments de répit, même les plus brefs. Ces instants, qu’ils soient marqués par un rayon de soleil, un moment de silence, ou l’attention particulière d’un proche, sont devenus des oasis de paix dans le tumulte quotidien de la maladie.

J’ai appris à retenir et à savourer de ces moments apparemment insignifiants, en les rendant précieux simplement par la manière dont je les perçois. Cette approche m’a aidée à reconnaître la valeur de chaque instant de bien-être, sans le prendre pour acquis ; Aujourd’hui, je vis et j’écris des poèmes zen appelés haïkus qui, telles des méditations actives, donnent de la valeur à ces instants éphémères et anodins.

Cette expérience m’a également enseigné l’importance de saisir les occasions de bonheur dès qu’elles se présentent, sans remettre à plus tard. Que ce soit une opportunité de sortir, de profiter d’un hobby, ou simplement de passer du temps avec des êtres chers, j’ai réalisé qu’il est important de faire ces choses dès que possible. Cette décision de « faire quand on peut » a été vitale pour maintenir mon moral et ma joie de vivre face aux défis de la maladie.

L’écoute de soi à travers les arts martiaux énergétiques pour une régénération physique et mentale

Un aspect central de mon activité durant cette période de maladie a été l’écoute attentive de mon corps, de ses rythmes et de ses besoins. Cette capacité à me connecter avec mon être physique a été déterminante pour ma régénération et ma gestion de la maladie de Lyme.
Avoir une sensibilité accrue de son corps (ses limites, ses besoins spécifiques) m’a permis de reconnaître même les symptômes les plus subtils, une compétence essentielle pour gérer, sur la durée, un calvaire de 17 ans !

Un exemple marquant de cette approche est ma pratique de l’aïkido traditionnel, que j’ai pu maintenir pendant dix ans après l’arrêt d’une année, imposé par l’arrivée de la de maladie.
Cette discipline, qui met l’accent sur le mouvement et l’énergie, a joué un rôle thérapeutique dans ma vie. Les heures d’entraînement et les stages intensifs n’étaient pas seulement des moments de pratique physique, mais de véritables séances de ressource énergétique. Le mouvement constant et l’utilisation des vibrations énergétiques ont été des catalyseurs pour ma régénération, renforçant ma résilience mentale et émotionnelle. Cette pratique m’a donné les outils nécessaires pour cultiver et maintenir ma combativité avec sérénité.

Retrouver ses valeurs avec divers arts japonais pour redéfinir sa vie

L’une des transformations les plus significatives que j’ai vécues avec la maladie de Lyme a été une profonde prise de conscience de moi-même. Cette période m’a poussée à reconsidérer mes priorités, en particulier l’équilibre entre ma vie professionnelle et personnelle.
Reprendre l’aïkido, qui valorise l’harmonie et le respect, m’a aidée à retrouver ma vitalité tout en renforçant ma résilience mentale, me guidant vers un équilibre plus approprié entre obligations professionnelles et vie personnelle.

Cette période m’a aussi appris à faire des choix qui sont en accord profond avec mes valeurs et mes besoins intérieurs. Inspirée par les principes d’ancrage et d’alignement ressentis avec l’aïkido, j’ai décidé de quitter l’enseignement pour embrasser pleinement ma passion pour l’art et l’écriture. Je prolonge ainsi l’étude de la culture japonaise et ses bienfaits ;
Le misogi, par sa pratique de purification, m’a permis de clarifier mes pensées et d’aligner mes intentions avec mes actions.
Écrire des haïkus (poésie zen) m’a appris à me concentrer sur l’instant présent, tandis que l’etegami (carte postale à l’aquarelle) m’a offert une nouvelle voie pour communiquer mes émotions à travers l’art. 

3.En Quête de Résilience: de la Redécouverte de Soi à la Renaissance

Mes défis avec la maladie de Lyme ont profondément changé ma façon de voir et d’interagir avec le monde extérieur, notamment avec la nature.

L’Art et la Nature : des Ressources pour la Guérison 

Bien que je sois devenue plus prudente envers la faune « prédatrice » que représentent pour moi certains insectes, la nature reste une source essentielle de joie et d’inspiration. Mes activités artistiques telles l’écriture de haïku, l’aquarelle sur motif et le cyanotype botanique jouent un rôle plus ou moins conscient dans ce processus de réconciliation.
En transformant les éléments naturels en art, je réaffirme ma connexion avec l’environnement. Cette démarche artistique est une forme de thérapie personnelle qui m’aide à maintenir une relation plus sereine avec l’environnement, malgré les défis passés.

Guérison et Écoute intérieure : Clés pour une Résilience durable

Mon expérience avec la maladie de Lyme m’a également appris une leçon précieuse sur la confiance et l’acceptation.
Faire confiance aux signaux de mon corps a été fondamental.
Avec des symptômes aussi variés et changeants, il est facile de se demander si l’on n’invente pas ses problèmes. Cependant, mon expérience m’a enseigné que s’écouter est essentiel.
Il s’agit de trouver un équilibre : être attentif à son corps sans se laisser paralyser par la peur ou l’inaction. Comme le souligne le nonagénaire Clint Eastwood toujours très actif, il est important de « Ne pas laisser entrer le vieux », en d’autres termes, de ne pas se laisser dominer par les peurs et les doutes qui entravent notre progression.

De l’Auto-Critique à l’Auto-Acceptation : Parcours vers l’Harmonie

J’ai observé que les problèmes de santé semblent souvent survenir dans les parties de notre corps que nous chérissons le moins : je me plaignais de l’aspect de mes genoux, c’est précisément là que la piqûre d’insecte s’est produite… Bien qu’il semble simpliste de nourrir de telles croyances, cette idée a résonné en moi. J’ai réalisé que critiquer quotidiennement une partie de moi que je considérais comme « indésirable » contribuait à l’affaiblir encore davantage. À mon sens, c’est une manière de lui retirer force et énergie, ce qui ne peut que conduire à des conséquences déplorables !

Désormais, je m’efforce de ne pas réitérer de critique envers aucune partie de mon corps. Je constate simplement ce qui est et j’évite autant que possible les jugements sévères qui pourraient nuire à la santé de mon être.

L’Art comme outil de Reconstruction : Retrouver la Joie

Ces années de souffrance et d’incertitude quant à mon devenir m’ont amenée à prendre une décision déterminante : vivre d’abord pour moi-même. Cela peut paraître égoïste mais je ressens le besoin d’honorer et choyer la personne que j’ai dû être pour s’extirper de cette situation inextricable.

Depuis quelques temps, je semble totalement guérie : j’apprivoise ce renouveau et les traces de 17 ans de souffrance s’estompent peu à peu. Alors que le désespoir semblait autrefois la seule réalité envisageable, je suis aujourd’hui animée par une puissante envie de transmettre la joie et la légèreté de vivre. En partageant ces sentiments, je m’offre aussi une nouvelle opportunité de ressentir et de cultiver l’émerveillement d’être.

Méthodes Concrètes pour Cultiver une Résilience Sensorielle

Une des clés de la résilience réside dans le fait de rester en mouvement. Pour moi, cela signifie entretenir une curiosité toujours renouvelée, s’immerger dans de nouvelles expériences qui stimulent l’esprit et nourrissent l’âme.
Cela commence par une écoute attentive de mes perceptions. Pour cela, je m’expose le plus possible à une grande variété de textures sensorielles (saveurs, couleurs, matières, sons, odeurs), que ce soit à mon domicile ou lors de sorties et activités extérieures.

Cette nourriture sensorielle nous relie à notre essence, elle est véritablement la clé de la joie, de la légèreté, de la vitalité. C’est pour partager ses bienfaits que je transmets aujourd’hui mes techniques de créativité sensorielle.

Alors comment entretenir ta joie ?
En t’ouvrant aux petites merveilles du quotidien, à ces moments où la vie te sourit à travers l’art, la nature, ou une simple conversation.
Commence par te donner la permission de ressentir pleinement (voir l’article d’Olivia de Psycho-Plume sur comment libérer son auto-censure par l’écriture automatique), puis explore ce qui éveille ta curiosité, ce qui te transcende.

La joie est là, tout autour de nous, attendant simplement d’être vue et vécue !
Et toi, quelle recette de résilience voudrais-tu nous partager ?